Les libertariens et les libéraux voient la liberté comme une sphère à étendre, elle est un individualisme. Les libertaires considèrent la liberté non pas comme un système séparateur et individualiste mais comme une valeur collective, base de la fraternité et du vivre-ensemble.
Le libertarisme (libertarianisme) est la philosophie politique défendue par les libertariens. Le libertarisme est un courant de pensée politico-économique essentiellement américain qui soutient que la liberté individuelle est une valeur absolue, et qu’en conséquence, aucune instance ne peut être légitimée à intervenir sur ce que, par sa libre initiative, l’individu peut faire et acquérir : défense du respect du droit de propriété, disposer de son propre corps, circulation des biens et des personnes.
Les libertariens : non à l’Etat, oui au capital
La philosophie « libérale » est proche du libertarianisme. Elle se fonde sur le contrat, sur la responsabilité de l’individu et sur le respect de ses droits fondamentaux : égalité devant la loi, liberté de conscience et d’expression, droit de vote, droit à la sécurité, droit de propriété, liberté d’entreprendre, etc. Sur le plan économique, le libéralisme prône le retrait de l’Etat, donc la dérèglementation et les privatisations. Libertariens et libéraux s’inscrivent donc dans une logique économique clairement capitaliste, les différences sociales étant vu comme légitimes, puisque fondées sur le travail et le talent de chacun.
Le libertarianisme rapproche ses adeptes des anarchistes libertaires, puisque comme eux, ceux-ci demandent qu’on limite au maximum le rôle de l’État, dont la fonction principale reste la sécurité du citoyen, dans la gestion du bien commun.
Les libertariens prônent la liberté absolue des individus de faire ce qu’ils veulent de leur personne et de leur propriété, avec pour conséquence qu’ils n’empiètent pas sur cette même liberté des autres. Pour les libertariens, toute interaction entre humains doit être volontaire et consensuelle. Prendre l’initiative de la force physique contre une autre personne ou la propriété de celle-ci, menacer de le faire, ou commettre une tromperie contre toute personne, constitue une violation de ce principe. L’usage de la force est donc illégitime, sauf pour se défendre.
Les libertariens estiment que la libre coopération des individus suffit à pacifier et à faire prospérer la société. Contre l’accusation de laisser libre cours à l’égoïsme individuel, ce courant avance le contre-argument selon lequel chacun mérite qu’on fasse confiance à l’usage qu’il peut faire de sa liberté. Les philosophies libertarienne et libérale s’inscrivent dans une logique les individus se livrent à une course à l’innovation afin d’améliorer les techniques d’extraction, d’exploitation et de production, ce qui conduit à une accumulation de capital toujours plus importante.
Libertarianisme : les deux principales tendances d’anarchie libertarien
- l’anarcho-capitalisme ; une société capitaliste sans État est économiquement efficace et moralement désirable. Gustave de Molinari, économiste belge, fut le premier anarcho-capitaliste (1849) au sens contemporain. Il croyait à une loi naturelle qui définit un droit individuel équivalent à la « souveraineté individuelle ».
L’anarcho-capitalisme a été repris par l’économiste américain Murray Rothbard dans les années 70. Cette forme d’anarchisme se distingue de l’anarchisme traditionnel de deux manières : d’abord, loin de nier la propriété privée, il se fonde sur elle pour réconcilier les multiples actions individuelles ; ensuite, après avoir posé l’égalité formelle de tous les individus en droit, l’anarcho-capitalisme admet les inégalités matérielles que produit ou cautionne la liberté totale. Le mouvement Cypherpunk – à ne pas confondre avec cyberpunk – est issu de cette tendance. - Le minarchisme (état minimaliste) : courant créé par le philosophe américain Robert Nozick dans Anarchie, État et Utopie (1974). Le terme a été créé par Samuel Edward Konkin III en 1980.
Il s’agit d’une théorie politique qui considère que les pouvoirs de l’Etat devraient être très restreints (« un État veilleur de nuit fournit un cadre qui permet à tout système politique de respecter les droits individuels fondamentaux »). L’Etat est inévitable par ses fonctions régaliennes, strictement limité à des fonctions de protection de l’individu comme des contraintes externes (vol, fraude, usage de la force, non-respect des contrats).
Le système de pensée libertarien prône une liberté individuelle totale tout en rendant possible la domination économique des uns sur les autres. Cette domination économique prive de fait une large partie de la population de sa liberté puisque son mode de vie et son mode de pensée se trouvent influencés par la classe dominante, laquelle contrôle de fait le système médiatique, culturel, financier, politique, économique et social. Cette situation se solde par l’apparition de positions dominantes ou de monopoles dans tous les secteurs. L’harmonie sociale semble plus difficile à obtenir dans une société libertarienne que dans une société libertaire.
Les Libertariens américains face aux Libertaires français
Le terme « libertaire » a un sens proche de « libertarien », mais avec une connotation plus socialiste et moins individualiste. La philosophie libertaire prône la coopération entre les individus. Forgé par opposition au terme « libéral », teinté d’étatisme tel qu’il est en usage aux Etats-Unis, il cherche à éviter toute confusion avec un libéralisme « modéré », voire un pseudo-libéralisme social-démocrate.
Le néologisme « libertaire » est né à la fin des années 1850 sous la plume de l’anarchiste Joseph Déjacque dans une lettre à Pierre-Joseph Proudhon à qui il reprochait d’être un misogyne et un « anarchiste juste-milieu, libéral et non libertaire ». Les termes « anarchiste » et « libertaire » ont été indissociables aux yeux des militants, qui les revendiquaient pour définir leur positionnement dans le champ politique, ou, plus exactement, en dehors et en rupture avec lui dès lors qu’il était confondu avec la scène politicienne.
Les libertaires (anarchistes) s’opposent ainsi à toute possibilité d’accumuler, d’accaparer, de thésauriser ou de monopoliser. Ils rejettent tout système fondé sur la lutte économique et les inégalités sociales.