David BECK analyse les enjeux sociétaux et politiques au travers des technologies et de la consommation

La blockchain au service de la transition énergétique

David BECK Academic - Society, Politics & Techology

Historiquement, les opérateurs de réseaux ont fourni l’infrastructure physique pour améliorer l’utilisation de l’énergie électrique et réduire la dépendance à l’égard de la consommation d’énergie carbonée.

Du greenwashing (écoblanchiment) aux preuves

Les actes sont plus éloquents que les paroles, surtout lorsqu’il s’agit du changement climatique. En cette décennie décisive, les entreprises doivent étayer leurs promesses de décarbonisation par des données vérifiables. Sans preuve concrète, les rapports ESG et les déclarations sur le développement durable deviennent au mieux des promesses vides et au pire des tromperies.

Qu’il s’agisse de l’électricité, des carburants, des matières premières comme l’acier ou de la séquestration du carbone, il existe des solutions dans presque tous les secteurs qui permettent aux organisations de toutes formes et tailles de réduire leur empreinte carbone de manière rentable.

Toutefois, la vérification de l’impact de ces solutions reste un défi. Les systèmes comptables des différentes industries sont fragmentés et les processus de vérification sont opaques.

Qu’est-ce que l’Energy Web Chain ?

À la mi-2019, EW a lancé l’Energy Web Chain, la première plateforme blockchain publique et open-source de niveau entreprise, adaptée aux besoins réglementaires, opérationnels et de marché du secteur. Energy Web est une organisation mondiale à but non lucratif dirigée par ses membres qui accélère la mise en place d’un système électrique à faible émission de carbone et centré sur le client en libérant le potentiel de la blockchain et des technologies décentralisées.

La chaîne Energy Web (EW Chain) vise à fournir l’infrastructure numérique qui relie les opérateurs de réseau, les clients et les actifs physiques (comme les panneaux solaires, les thermostats et les véhicules électriques).

Le système d’exploitation décentralisé Energy Web (EW-DOS), un ensemble de technologies conçues pour connecter les participants au marché de l’énergie afin d’accroître la flexibilité du réseau, est au cœur du fonctionnement de l’EW Chain.

Une comptabilité carbone granulaire et précise intégrée à chaque transaction

Green Proofs est une solution hautement personnalisable pour l’enregistrement et le suivi des produits à faible teneur en carbone et de leurs attributs de manière hautement évolutive, transparente et efficace. Grâce à une combinaison d’identifiants décentralisés, de références vérifiables et de logique commerciale intégrée dans des contrats intelligents, Green Proofs permet d’établir facilement une piste d’audit transparente prouvant qu’une unité d’énergie donnée ou un produit donné (par exemple, l’électricité, l’hydrogène, les compensations carbone, le carburant d’aviation, l’acier vert) est en fait “vert”.

La blockchain est une nouvelle façon de stocker des informations, de les conserver sans les modifier, d'y accéder et d'en intégrer de nouvelles qui deviennent infalsifiables. Les informations sont enregistrées sur l'équivalent d'un vaste registre distribué, c'est-à-dire partagé sur les ordinateurs (appelés "nœuds") de tous les membres du réseau. La nature distribuée des registres permet la transparence et l'auditabilité.
Les principaux avantages sont la décentralisation, la sécurité et l'immutabilité. Les applications de la blockchain visent à créer de la confiance là où elle fait défaut ou à remplacer des mécanismes de confiance centralisés.

La question de la consommation énergétique de la blockchain

La véritable innovation de la blockchain réside davantage dans la méthode de validation. La blockchain promet de parvenir à un consensus sur la validité des transactions. La sécurité et la décentralisation ne proviennent pas de l’enchaînement des blocs mais du protocole de consensus distribué.

Proof of work — c’est ainsi que la blockchain réussit à concilier ouverture au grand public et sécurité maximale. Ce mécanisme de validation répond à une logique crypto-économique : l’utilisateur qui résout le premier l’algorithme voit ses efforts (et sa puissance de calcul) récompensés par le versement de jetons. Dans ces conditions, il devient plus rentable pour les participants de vouloir sécuriser le réseau que de l’attaquer. Si pour valider les blocs, une personne doit faire un effort et est rémunérée en retour, elle sera plus encline à respecter le protocole et à ne pas mettre en péril la blockchain. Cette “preuve de travail” ou minage peut être très coûteuse, à la fois en termes de temps et de consommation d’énergie. Cette consommation d’énergie est problématique pour deux raisons. D’abord parce qu’elle est devenue énorme au fil du temps, mais aussi parce qu’elle est inutile.

Proof of stake — l’internaute doit prouver qu’il possède des “tokens” ou une certaine quantité de crypto-monnaies afin de valider un bloc supplémentaire de la chaîne. Avec la preuve de travail, on parle de mineurs ; avec la preuve d’enjeu, on parle de faussaires. La preuve d’enjeu ne demande pas aux utilisateurs d’utiliser leur puissance de calcul, mais de prouver qu’ils détiennent un certain montant de crypto-monnaie dans la blockchain. Plus l’utilisateur a d’actifs dans le système, plus il a de chances d’être choisi comme validateur de bloc. La preuve d’enjeu n’implique pas de consommation d’énergie.

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